CONNEXION

Multi-activités à Ardèche durant Aout du 05/08/2006 au 12/08/2006

Récit de l'activité

Vacances actives: Ardèche 2006

A toi. Ça fait longtemps que je n’ai pas pris ma plume pour écrire. Sache, toi qui passe par hasard sur ce site que nous aussi nous parcourons le monde… Nous aussi nous avons des exploits à raconter, nous aussi nous vivons parfois loin de tout, loin du temps et du quotidien. Mon dernier voyage… oui je peux te le raconter, je le pourrai des heures durant tellement il y a de choses à dire. Tu as le temps ?
Oui !!! Alors assied toi et savoure nos douze jours de bonheur…

Journal d’un moniteur.

JOUR 1 : Le voyage. Lundi 31 juillet 06

Tout a commencé par un matin gris au mois de juillet. Un réveil au aurore, une bonne douche et un rassemblement émouvant comme toujours. Une route de 1000 km environ pour nous conduire tout droit en pleine Ardèche Méridionale. Où est-ce ? En France, entre Valence et Montpellier il y a ce petit coin de paradis, un camping dans Chauzon : notre camp de base.
Nous l’avons rejoint vers 20h au soir. Tout juste le temps de monter le camp, de faire à manger que la nuit emporte déjà les décors majestueux de ces montagnes que nous avons tous hâte de gravir. Il est plus que temps d’aller prendre une douche et de s’allonger pour profiter au maximum de ces vacances qui s’annoncent.

JOUR 2 : Le cirque des gens. Mardi 01 août 06

Voilà la nuit fut courte et plutôt agité, évidemment la seule racine d’arbre de tout l’emplacement passe sous ma tente et c’est encore moi qui dors dessus. Le sol est vraiment trop en pente… Va falloir que je trouve le moyen de dormir à plat sinon, la nuit prochaine, je vais me retrouver dans les bras d’Henriette…
Henriette, c’est une fille dynamique, sportive qui se lève au aurore (avant même le réveil, elle est folle). Elle est motivée, avec un humour débordant mais c’est aussi elle qui partage ma tente, je la plains…
Enfin bref, aujourd’hui c’est un après midi de grimpe au Cirque des gens. Petit endroit avec vue plongeante sur l’Ardèche et un soleil de Dieu qui va taper tout l’après midi. Alors gare aux coups de soleil….
Exactement comme dans mes souvenirs, le petit sentier, la vue et le soleil.
Un grand jour aujourd’hui, de l’échauffement pour certains, des débuts pour d’autres. Chacun à son niveau, pas à pas vers le sommet, vers la liberté. Tu sais ce sentiment que l’on ne connaît que quand plus rien d’autre n’existe sauf soi au milieu du paysage… Ce sentiment qui te fait oublier l’espace d’un instant … tout, les autres qui crient en bas, la corde, le matériel qui pèse au baudrier et puis toute cette vie que tu as laissé derrière toi là bas en Belgique.
Il est déjà temps de redescendre, de rejoindre les autres… mais ce paysage comment l’oublier, 150 m plus bas coule une des plus belles rivières de France : l’Ardèche. Un bleu indescriptible, à chaque méandre une nouvelle vue toujours plus beau, toujours plus grand, toujours plus haut.
Et puis c’est le retour vers le camping, les douches, le repas.
Ce soir, c’est soirée au camping. Une musique qui devait passer en boîte dans les années 80’ mais nous ça nous suffit. Je rigole à vous voir élaborer des plans de drague complètement fous. J’ai du mal à croire que ça puisse encore marcher un truc pareil. Après 30 minutes… Je me disais bien que c’était un peu perdu d’avance. Mais je m’impressionne devant la ténacité de certains. Allez, il est 23h bien passé il est temps d’aller dormir même si la musique s’entend jusqu’à notre emplacement, le sommeil va venir s’en trop de problème.

JOUR 3 : Balazuc. Mercredi 02 août 06

Le réveil me rappelle combien je suis bête car évidemment la racine d’arbre a encore eu raison de mon sommeil. J’ai une tête à faire peur, la douche s’impose… Je sors la tête de la tente et évidemment Henriette est déjà debout même plus de quoi m’étonner mais il y a aussi Geoffrey. Lui c’est un gars calme et posé, un peu casse cou par moment. C’est bien, comme ça ils se tiennent compagnie le temps que toute la troupe soit levée.
Nouvelle journée de grimpe : BALAZUC. Voila encore un lieu magnifique, le village à lui seul vaut le détour mais les falaises qui surplombent la rivière nous intéressent plus. Le principe est le même que la veille il y a juste le décor qui a changé. Monter, descendre, tomber, et recommencer. Toujours ce bruit du matériel qui s’entrechoque et puis la brise.
Quelques frayeurs, quelques peurs et puis les cris de joies de celui qui arrive au sommet après tant de tentatives. Oui, la réussite sourit toujours aux courageux.
23h54 au réveil, je suis enfin dans ma tente. Quelle journée ça fait du bien de s’arrêter un peu. Henriette semble déjà dormir, je ferais bien de faire pareil.



JOUR 4 : Vogué. Jeudi 03 août 06

Les matins se suivent et se ressemblent. Bien dommage car c’est décidé ou bien je déménage la tente ou bien je trouve enfin une solution pour dormir à plat. Pourquoi est ce toujours le matin que je me rappelle que la veille au soir j’ai encore oublié de faire quelque chose contre cette racine ?
Aujourd’hui, encore une journée de grimpe mais on sent la fatigue gagner le groupe, très vite certains arrête de grimper et préfère s’allonger dans le hamac. Enfin encore faut-il arriver à se hisser dans le hamac sans tomber à coté. Car on a des spécialistes des gamelles ; Marine, sportive et rien sauf les araignées ne lui font peur. Même lorsque la voie devient dure elle va tenter le tout pour le tout et puis ça passe ou ça casse… Je l’ai vu réussir deux, trois voies aujourd’hui où même certains ont préféré renoncer plutôt que de prendre un plomb… Et puis surtout elle nous fera toujours rire…
Impossible de vous motiver, même pour faire du rappel. Combien c’est dur aujourd’hui de capter votre attention. Pourtant si vous saviez, demain on risque d’en avoir besoin du rappel. Et descendre en pleine cascade d’eau c’est autre chose que descendre ici sur cette falaise. Enfin, apparemment le jeu de cartes vous semble plus important.
Heureusement il y a toujours des motivés, c’est l’occasion pour eux de retravailler leur technique, de réviser et puis de les expérimenter. Rien de tel qu’une petite montée sur coinceurs… Même pas fatiguant et puis même pas peur que le coinceur ne cède…
Voilà encore une journée pleine d’émotions qui s’achève.
23h47 au réveil. Pourquoi vous ne voulez pas vous taire ce soir ? Vous avez toute la journée pour discuter et c’est toujours le soir que vous trouvez la meilleure histoire à raconter. Incroyable mais vrai.
00h30 au réveil. Je reviens de ma douche. Le sommeil a finalement eu raison de vous il y a un calme qui plane sur le camp. Vite dans mon sac de couchage régler le réveil pour demain. Je me rappelle plus de l’heure qu’on s’était fixé tanpis disons 8h00.

JOUR 5 : Le 1er canyon. Vendredi 04 août 06

Non, cette fois j’ai pas oublié je dors presque à plat mais c’est toujours pas le top… Il faut réveiller les tentes un peu plus tôt aujourd’hui c’est le premier canyon. Une bonne heure de route jusque là bas. Quelle chance j’ai Marine à décider de parfaire mes goûts musicaux. Entre Bob Marley, Tryo et Sniper j’ai du mal à choisir ce que je préfère. Il est clair que mes goûts musicaux ne sont pas vraiment les mêmes que les vôtres. Mais à force des les entendre ont fini même par connaître les paroles. Bientôt je vais réussir à me mettre à chanter…
Comme toujours en montagne au plus on monte en altitude au plus la température descend. Et là, la température extérieure est de 14°C je n’ose même pas imaginer celle de l’eau… Et puis pourquoi aujourd’hui le ciel est d’un gris à faire peur ?
Un bon repas avant le canyon, on enfile les combis et c’est la première immersion de cette eau plus que fraîche. Le canyon est assez ouvert, les décors sont magnifiques et puis malgré qui soit cour,t il est intense, quelques beaux sauts, un peu de nage et de toboggans. Le tout sous un ciel gris qui nous ferait presque regretter d’avoir eu trop chaud les jours précédents… Après c’est le chemin de retour de nouveau une heure de trajet. Mais cette fois le minibus est paisible, pas de musique de fous juste le temps de me retourner pour constater que ça comate ferme.

JOUR 6 : jour de repos et Casteljau. Samedi 05 août 06

Aujourd’hui c’est jour de repos sur le camp. Depuis deux jours on sent que la fatigue se fait grande. Une matinée cool au bord de la piscine et une après midi à Casteljau voilà de quoi vous remettre d’aplomb.
Casteljau : perdus au milieu de la forêt, des centaines de blocs déposés là comme si une pluie de météorites s’étaient abattues sur la forêt il y a des centaines d’années.
Le bloc, c’est une autre façon de grimper, mise à part les chaussons et la magnésie pas besoin de matériel. Le principe est simple suivre un parcours dans la forêt qui passe de bloc en bloc. On monte d’un côté pour redescendre par un autre côté et le tout suivant une cotation qui va de facile et très difficile. Par petits groupes chaque sur son parcours pendant une petite après midi.
Dans mon groupe, il y a Magnus, un suédois, finlandais ou danois je ne sais déjà plus trop… un passionné d’escalade, prêt à tout essayer, à tout tenter. Kévin, voilà un garçon bien calme, on ne l’entend pas beaucoup mais on voit qu’il aime ce qu’il entreprend. Toujours prêt à se donner et à aider les autres. Eliot, un des plus jeune du groupe, émotif et grand comédien. Il renonce un peu trop vite et arriverai à faire de grandes choses, à se surprendre lui-même s’il se donnait plus les moyens, le courage et la confiance qu’il peut y arriver. Mais ça viendra avec le temps. Félix, lui aussi c’est un des jeunes du groupe. Débrouillard et grande gueule, il a toujours quelque chose à dire et veux toujours montrer de quoi il est capable. Il devrait un peu plus mesurer les risques de certaines pratiques.
Et donc nous voilà partis à la recherche du parcours rose, pas facile de s’y retrouver dans toute cette jungle. Mais après 27 blocs franchit avec succès le parcours est fini et c’est le retour au point de départ, et la oh énorme surprise, ils sont presque tous là assis à glandouiller ou à jouer au wist. Incontournable jeu du séjour.
Difficile de les motiver pour repartir dans un autre parcours, alors tanpis moi je suis venue pour grimper et j’ai bien l’intention de grimper. Deux m’accompagne et on est reparti : parcours jaune cette fois-ci. Un peu plus dur, mais toujours aussi gai. Vers 6h il est temps de repartir vers le camping. Un bon repas, une bonne douche et une bonne nuit de sommeil rien de tel pour avoir la pêche toute la journée de demain.

Il est 2h du matin, impossible de trouver le sommeil. Le repos du guerrier ne sera pas pour ce soir. Je lève la tête et au dessus de moi le ciel étoilé est immense. Si noir, si beau, pas un nuage pour obscurcir la vue. Et puis tout autour de moi ce silence. Profond, impénétrable, imperturbable. Le silence est la plus belle chose qui soit il peut être doux comme un bruissement d’ailes ou violent comme un océan déchaîné, c’est selon. Mais il reste toujours profondément en soi, c’est une partie de nous que l’on ne peut pas partager. Nos pensées sont à nous, nos rêves sont à nous, rien n’y personne ne peut y imposer sa loi, n’y prendre le moindre contrôle. Le silence, c’est le seul moment où quoi qu’il arrive on arrive toujours à rester soi-même. C’est inexplicable car bien trop profond…
La fatigue me gagne quand même je vais me coucher, demain la journée sera longue.

JOUR 7 : le 2ème canyon : le Chassezac. Dimanche 06 août 06

Dur, dur ce matin. Tu m’étonnes après une nuit aussi courte. Et dire qu’il va falloir aller se les geler dans de l’eau glaciale… pour l’heure je vais surtout passer sous la douche ça me réveillera et me remettra les idées au claires. Comme toujours une bonne heure de retour pour accéder au canyon. Et toujours votre musique… je finis par m’y habituer à force de l’entendre.
Ici aussi il fait plus froid que dans la vallée et on a le vent en prime. Encore une question existentielle mais pourquoi à chaque fois que l’on fait un canyon le ciel est gris ?
Heureusement le décor nous fait tout oublier. Une eau claire, bleue et transparente. Un canyon de nouveau court et intense encore plus que le premier. Un saut pour commencer, un bon 50 m de nage et puis une succession de rappel, siphons, boyaux. Enfin se tordre et se détordre pour se faufiler dans tous les petits passages. Glissades et opposition pour finir par une tyrolienne et un petit toboggan. De quoi faire rêver…
On a été couché tôt aujourd’hui mais de nouveau il n’y a pas moyen de trouver le sommeil. Tous les autres dorment et moi je suis toujours là son mon ciel étoilé. La moitié du séjour est passée mais quand je pense à tout ce que l’on va encore vivre… il va falloir assurer, on est loin d’être au bout de nos surprises, de nos peines… je m’arrête deux minutes le temps de regonfler ce matelas qui ne veut décidément pas rester gonfler. Je pourrai encore te parler pendant des heures mais à quoi aurait servi le fait d’aller se coucher tôt. J’ai dur à déposer ma plume.
Le vent souffle de nouveau fort ce soir mais le mistral est un signe annonciateur de beau temps, demain s’annonce de nouveau chaud et ensoleillé. Allez je pose ma plume, demain n’est jamais loin.

JOUR 8 : Lanas et Bivouac. Lundi 07 août 06

Je sais je t’écris plus tard que d’habitude. Aujourd’hui, on n’a pas vraiment traîné. On est allé grimper sur un site près du village de Lanas. Très beau village tu verras sur les photos. Entièrement construit dans les pierres du pays. Très beau site, et très agréable de grimper ici. Les arbres nous protègent du soleil ça fait du bien. Excellent site pour faire du rappel ou pour jouer au wist ça dépend de quel point de vue on se place. Il faut dire qu’il y en a de nouveau plein qui ne veulent pas grimper c’est incroyable, qui peut prétendre avoir une telle chance… Nicolas, aujourd’hui un peu tête en l’air, est tout excusé, il s’est blessé à la jambe et doit rester un maximum au repos. Bien dommage pour lui. Lui qui est toujours partant pour faire de grand exploit, pour se surpasser et pour prendre un max de risques être au repos c’est une vraie punition. Dans nos joueurs de wist on retrouve l’incontournable Olivia je crois que c’est à elle que l’on doit tous de connaître ce jeu. Je ne saurai dire depuis quand je la connais mais elle n’a pas tant changé que ça. Elle aime ce qu’elle entreprend, toujours prête à offrir son aide, à trouver des solutions à tout. Un bout en train mais faut pas trop la chercher sinon ça pète. Aujourd’hui en l’occurrence je ne voudrais pas être à la place de son cher frère Hervé. Lui c’est un peu le contraire de sa sœur, une paillasse, il a adopté la philosophie rien ne sert de se fatiguer ou pour vivre longtemps vivons couché. Et pourtant il est capable de bien plus qu’il ne veut bien le montrer, un peu frimeur sur les bords, un peu moule par moment, lui aussi devrait croire un peu plus en lui et il pourrait se hisser au rang des meilleurs. Maxime complète nos joueurs de « wist montagnard » il y a des jours avec et des jours sans. En le poussant un peu en lui montrant la voie il arrive à nous faire de belles choses. Mais la vie c’est dur et le plus dur pour lui c’est sûrement se lever le matin…
Marine fait notre 4ème joueur. Je vous souhaite une bonne partie et que le meilleur gagne. Moi en l’occurrence je préfère tâter du rocher… ça fait tellement longtemps que j’attend une occasion pour grimper, je tiens pas à passer à coté. Trouver un assureur et l’aventure pourra commencer…
Après cette journée de grimpe, préparatif pour le bivouac de ce soir. Distribution de la nourriture et accessoires à chacun et nous sommes sur le départ. Il nous faut une bonne heure de marche pour arriver sur le lieu du bivouac. C’est de là que je suis en train de t’écrire. Il y a ici un vent de tous les diables et les feuilles n’arrêtent pas de s’envoler. Le ciel est étoilé j’aurai pu te raconter son histoire mais elle risque d’être courte car la lune est pleine et nous empêche de voir les constellations.
Je viens de revenir au camp après une petite virée au bord de la falaise. Une vue magnifique sur la vallée en pleine nuit. Et un retour plus que mouvementé jusque ici car Hervé et Henriette se sont pris le trip de leur vie en croyant voir un sanglier… qui n’était autre que Simba, chien fidèle. Et puis, Didier et Thibault les ont bien aidés à augmenter leur peur après un méga cache-cache au clair de lune. Thibault, c’est la débrouillardise par excellence, un très bon grimpeur toujours prêt à être dans les petits coups sympas comme celui de ce soir… et avec un sens de l’humour hors du commun…On se rappellera longtemps de cette soirée je pense. Bon le réveil sera de nouveau tôt je vais donc allez me glisser sous mon sac de couchage.
Mais étant donné qu’il n’y a plus de place pour moi sur la bâche, je vais me trouver un petit coin sympa à l’abri des arbres.

JOUR 9 : lever du soleil et jour de repos. Mardi 08 août 06

Comme prévu le réveil fut dur mais tout le monde est debout et attend l’arrivée du soleil avec impatience. Il fait froid, il y a toujours ce vent mais il fait déjà très clair malgré que le soleil ne soit pas encore levé. On a tous des têtes de déterré sauf Didier. Mais comment fait-il pour sauter hors de son lit et pouvoir nous lâcher autant de vannes à la minute ?
Après cet instant magique, nous retournons nous coucher quel plaisir de pouvoir terminer agréablement sa nuit.
Un petit déjeuner et nous repartons pour le camping. 45 minutes pour descendre. Ça descend toujours plus vite que ça ne monte c’est fou comme les lois de la physique s’appliquent à tout et partout…
La suite du programme : après midi au bord de l’Ardèche. Sauts des rochers pour certains, moi je préfère la bronzette et puis une petite partie de wist ça nous changera.
Et voilà une belle journée de passée plus que deux jours dans ce paradis et il sera déjà temps de rentrer. C’est fou comme le temps passe vite lorsqu’on s’amuse, lorsqu’on vit pleinement chaque moment de sa vie sans penser jamais au lendemain. J’en avais besoin de ces 12 jours loin de tout. Ça m’a permis de me retrouver, de me souvenir de qui j’étais avant de tout envoyer balancer.

JOUR 10 : Via ferrata. Mercredi 09 août 06

Voila le jour que j’attendais avec impatience. Je pratique l’escalade depuis 17 ans, je fais des sports aventure depuis 6 ans sûrement et il y en a toujours plus à découvrir. Aujourd’hui, c’est donc une première, je n’ai jamais fait de via ferrata même si je sais exactement à quoi m’attendre.
Via ferrata, nom italien qui veux dire « voie ferrée » ou plus connue sous le nom de « randonnée du vertige ». Créée dans les Dolomites par les militaires elle est aujourd’hui devenue un sport à part entière.
Le pont du Diable, voilà un nom des plus mystérieux et peu rassurant, je n’ose pas imaginer la légende et l’histoire qui tournent autour de ce lieu à touristes… je n’ai jamais vu autant de touristes en un même endroit, on se croirait à la côte d’Azur ou au festival de Cannes.
Un pont de singe pour commencer et puis des barreaux et des échelles à perte de vue. On a formé trois groupes question de faciliter et pour permettre d’évoluer de manière uniforme. Devant moi, il y a Thibault avec Henriette, Olivia, Hervé et Antoine. Lui aussi c’est un bon grimpeur. Un habitué et un fidèle, on le retrouve partout il est toujours présent pour aider, c’est quelqu’un sur qui on peut vraiment compter. Avec moi il y a Kévin, Maxime, Marine, Geoffrey, Benoît et Quentin. Quentin, il est à la fois discret et plein de vie. Il est du genre à toujours vouloir bien faire. Généreux et toujours plein de bonnes intentions. Benoît lui c’est tout différent, il a l’air de prendre tout à la légère mais quand on y regarde de plus prêt c’est une apparence. Sympathique et un peu gauche parfois. Il a de l’humour à revendre. Enfin le groupe de Didier, avec Eliot, Félix, Magnus et Anne-Sophie. C’est le dernier membre de la bande dont je ne t’ai pas encore parlé. Une fille géniale, toujours avec le sourire sur les lèvres, toujours serviable et prête aux grands exploits. Voilà notre petite bande au complet perdu au milieu du rocher à s’arracher les mains et les bras pour gravir jusqu’au sommet.
Une fois monter, une fois descendre, une fois traverser, un peu de marche, c’est physique mais c’est tellement bien de se sentir libre. La dernière échelle et c’est la fin, le sommet où le premier groupe est déjà là et attend patiemment les derniers. Je suis là au bord du vide, retenue que par deux longes et devant moi, il n’y a rien que ce paysage, la vue est magnifique. Ca fait tellement longtemps que je n’ai pas ressenti un tel sentiment de plénitude. Et ce vide est toujours aussi attirant et impressionnant sous mes pieds. Et dire qu’il va falloir quitter cet endroit…

JOUR 11 : kayak et rangement. Jeudi 10 août 06

Aujourd’hui, matinée kayak 13 km de descente sur l’Ardèche juste de quoi se mettre en condition pour ranger le camp cet après midi. Comme toujours les premiers 100 mètres sont les plus longs, j’ai arrêté de compter le nombre de kayak retournés ou renversés. Et puis c’est un peu toujours les mêmes qui finissent à la flotte L’Ardèche est une rivière sauvage. Par moment il faut pagayer comme des fous et à d’autres moments le courant nous porte. La lecture de l’eau n’est pas un domaine facile et donc j’ai arrêté de compter aussi le nombre de fois où il a fallu pousser le kayak pour le sortir des graviers. Pas toujours facile de former un bon duo efficace, je pense qu’Henriette pourra en témoigner… Après 13 km, nous sommes de retour au camping, maintenant c’est le plus désagréable qui va commencer. Un bon sandwich et une petite heure au bord de la piscine. Puis le rangement des sacs, des tentes, il faut tout replier ou tout enfoncer dans le sac. L’essentiel pour certains visiblement c’est que tout rentre. Je viens de finir de faire le tour des tentes. C’est fou le « bordel » qu’il peut y avoir chez certains. On retrouve de tout, des papiers, des sachets vides, des bouteilles à volonté, des bonbons du premier jour, des paquets de biscuits écrasés…Après c’est au tour de la remorque. Il faut la vider, la déplacer et la recharger. Il y a les malles, tout vider pour ranger. Et puis charger la remorque en pensant à tout. Il faut pouvoir accéder facilement au frigo, le poids principal doit être sur les essieux, il faut presque avoir fait l’unif pour ranger une remorque correctement. Une après midi complète et une soirée pour tout remettre en état et tout embarquer.
Là je suis toute seule dans ma tente pour cette dernière nuit. Quelle me semble grande. Les autres sont dehors. Ils dorment une dernière nuit à la belle étoile mais demain lorsque le réveil sonnera il faudra aller prendre une douche replier les deux tentes qui restent, les matelas et sacs de couchage. Embarqué tous le petit monde dans les minibus pour repartir loin, très loin d’ici.

JOUR 12 : le retour. Vendredi 11 août 06

Voilà, je suis chez moi, ça fait une heure que je viens de rentrer. Et pas moyen de trouver le sommeil. J’aurai cru pourtant qu’après 14h de route, il allait venir tout seul mais visiblement non. Il n’y a rien à dire sur le trajet. De la pluie, des bouchons, et de la musique de fous. On est toujours trop triste de rentrer après des vacances pareilles. De loin, on était mieux là-bas. Maintenant, il va être temps de reprendre notre vie avec dans la tête encore plus de souvenirs qu’avant.

Qu’il me semble déjà loin le soleil de l’Ardèche. J’espère de tout cœur que je vous ai apporté ne fusse qu’une toute petite chose, si infime soit-elle à chacun d’entre vous. Pour moi, l’essentiel est que vous ayez connu des moments de réel bonheur. Vous savez quand on est si bien qu’on ne veut plus rien changer, qu’on veut rester comme ça tout le temps. J’espère vous avoir apporté ces moments. Moi, je les ai vécu…

Jennifer Verdin